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Portrait de leader

L'ouvreur de portes

9 octobre 2008

Josée Beaudoin

Lorsqu'il a reçu le courriel l'avisant que la communauté universitaire souhaitait saluer son leadership, Louis Bélanger-Rwemayire était tellement étonné qu'il a d'abord cru à une erreur sur la personne. Toutefois, la méprise était plutôt improbable, vu la singularité de son deuxième nom de famille, cadeau de son père rwandais. Sans fausse modestie, le doctorant de 29 ans se définit davantage comme un apprenti-leader qui a toujours et beaucoup à apprendre.

Louis Bélanger-Rwemayire a grandi en Beauce, dans une maison où Freud et ses comparses avaient une place de choix dans la bibliothèque familiale. Tout jeune, il avait cette curiosité de découvrir les grands penseurs et cette conviction qu'un beau jour, il étudierait en psychologie. Quelques détours et un baccalauréat en informatique plus tard, ce beau jour est finalement venu. Aujourd'hui, fier de son diplôme de premier cycle en psychologie, il poursuit ses études au doctorat dans un domaine qui le fascine : la psychologie organisationnelle. Son objectif : faire une différence dans la vie du plus grand nombre de gens. Sa passion : aider les autres à grandir. Son boulot de rêve : travailler comme consultant externe pour améliorer la qualité de vie des gens là où ils passent le plus clair de leur temps, c'est-à-dire au travail.

Une porte entrebâillée

Des idées, Louis Bélanger-Rwemayire en a tout plein et, par-dessus tout, il aime ouvrir des portes. En 2006, il cognait à celle du Service de psychologie et d'orientation (SPO) en compagnie de ses deux complices, Maude Pichereau et Marc Fournier-Rioux. Le but de leur visite : proposer la mise sur pied d'un service d'écoute téléphonique adapté pour la communauté étudiante, une idée savamment appuyée par une enquête que le trio avait menée dans les neuf facultés sous la supervision de leur professeur, Benoît Côté. Forte des recommandations des trois étudiants, la direction de l'Université a pris le relais de leurs efforts. Ainsi, en août 2007, naissait Secours-Amitié Campus (819-564-9090), un service d'écoute gratuit pour les étudiants en difficulté, assuré par l'organisme Secours-Amitié Estrie.

Une porte grande ouverte

L'initiative de ce service d'écoute a ouvert la voie au développement d'un partenariat bien structuré entre les étudiants et le Service de psychologie et d'orientation. En instituant un tel partenariat, notre apprenti-leader souhaitait offrir aux étudiants en psychologie la chance de s'impliquer concrètement sur le terrain. Et c'est mission accomplie. «On développe des projets complémentaires à ce qui se fait déjà sur le campus, en collaboration avec les professionnels du Service. On monte des activités de promotion et de sensibilisation en matière de santé psycho-sociale. C'est une opportunité pour les professionnels du SPO d'avoir notre vision des choses, et une opportunité pour nous de travailler avec des professionnels de notre futur domaine. On est là pour apprendre et c'est vraiment un bel environnement pour le faire.»

De l'autre côté de la porte, même son de cloche. Le responsable du SPO, Michel Roy, est très heureux du partenariat qui s'est créé l'an dernier et qui se consolide depuis. Au moment où les étudiants sont venus frapper, les grands esprits se sont d'ailleurs rencontrés puisque le responsable jonglait déjà avec l'idée de tisser des liens plus serrés avec ces psychologues de demain. Lors des activités de la Rentrée notamment, les professionnels du Service ont pu constater l'apport considérable de leurs partenaires étudiants. «On se rend compte que le message passe encore mieux quand ce sont les étudiants qui le transmettent à leurs pairs.»

Et quel profil psychologique Michel Roy peut-il tracer du beau cas qui nous occupe? «C'est un jeune homme très persévérant et plein de vitalité dont le leadership se remarque au premier abord. Il a une belle prestance, des idées claires et un réel talent pour s'exprimer.» Merci Docteur, vous confirmez là ma propre impression.

Maintenant que la pérennité du partenariat avec le SPO est assurée, notre apprenti-leader agit un peu dans l'ombre comme superviseur et conseiller, puis il continue de semer subtilement ses idées. Si quelqu'un en attrape une au vol et la développe, tant mieux. De son propre aveu, Louis Bélanger-Rwemayire n'est pas très «kid kodak» et il se fiche un peu d'obtenir ou non le crédit de ses idées. L'important, pour lui, ce sont toujours les nouvelles portes qui s'ouvrent.

Le rire, c'est  la santé

Alors que beaucoup d'étudiants sont aux prises avec des problèmes d'anxiété liée à la performance, est-ce que notre futur docteur fait office de cordonnier bien chaussé? «J'en vis de l'anxiété, comme tout le monde, mais je me donne le droit de ne pas être parfait. On apprend de nos erreurs.» Et est-ce qu'un doctorant en psychologie peut tomber dans la déformation professionnelle et être tenté de tout analyser au quotidien? «Je suis peut-être plus attentif à certaines choses, mais je n'en fais pas une maladie! Je n'ai pas mon carnet de notes avec moi en permanence. Quand mes amis viennent chez moi, ils sont assis sur mon divan, ils ne sont pas couchés!»

Alors que la santé physique de Louis Bélanger-Rwemayire passe par quatre séances de jogging hebdomadaires, sa santé mentale est drôlement bien entretenue par l'humour qu'il consomme sous toutes ses formes. La prescription du futur psychologue : regarder des épisodes de Seinfeld chaque jour, sans modération.

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